Moins de divorcés : une bonne nouvelle ?
Depuis 2010, le nombre de divorces est en baisse : de 133 900 en 2010 à 123 500 en 2014 (- 8 %) selon une étude de l’Insee, sans vraiment de corrélation avec la baisse du nombre de mariages. Si les conditions de divorce de 2014 se maintenaient, 44 % des mariages de l’année se termineraient par un divorce (52 % en 2005).
C’est au bout de 5 ans de mariage que le risque de divorcer en 2014 est le plus fort. Mais en quarante ans, de 1970 à la fin des années 2000, la durée moyenne de mariage au moment du divorce a progressé. Elle est passée de 12 ans à 15 ans. Ce qui n’étonne pas vraiment. Lorsque, pour donner des illustrations de prestations compensatoires aux lecteurs de l’AJ famille, nous faisons l’analyse des décisions de divorce, nous nous rendons bien compte que les retraités n’hésitent plus à se séparer.
En revanche, on pourrait penser que l’échec d’un premier mariage découragerait franchement les « ex » de convoler en secondes noces. Pas vraiment. En 2014, un quart des mariages sont des remariages pour au moins un des deux conjoints et un sur dix l’est pour les deux conjoints.
L’étude observe que la baisse des divorces et due pour l’essentiel à un léger recul de la propension à divorcer. A priori, nous aurions tendance à penser qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle. Sauf à ce que la véritable raison soit d’ordre financier. Un divorce coûte cher, tout le monde le sait. Et le droit de partage pourrait bien s’avérer dissuasif. La réforme envisagée du divorce par consentement mutuel, qui devrait permettre l’accélération des procédures de divorce, viendra-t-elle changer la donne ?
Je profite de l’occasion pour vous signaler de nouveau le dossier AJ famille consacré au coût du divorce dans ses numéros de février et mars 2016.
Lire l’étude
123 500 divorces en 2014, Insee Première juin 2016, n° 1599
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