Tirage au sort des admissions post-bac : inadmissible !
Les facultés pratiquent le tirage au sort depuis quelques années. Alors qu’auparavant vous étiez à peu près certains de pouvoir vous retrouver sur les bancs de la fac de droit si tel était votre souhait, désormais, quand bien même votre motivation serait à son maximum et vos résultats excellents, vous pouvez être recalés !
Certaines filières sont à saturation. Le droit, l’économie-gestion, la santé et le sport sont principalement concernés. Le tirage au sort apparaît comme le seul moyen légal de régler le problème d’une capacité d’accueil insuffisante. Mais ce système est-il vraiment égalitaire ?
J’en doute fortement.
D’abord, les lycéens de terminale sont insuffisamment informés de cette réalité et découvrent bien souvent au dernier moment, lorsqu’il s’agit de formuler leurs vœux sur le portail internet d’admission post-bac (APB), qu’ils n’ont aucune garantie.
Ensuite, le cas concret d’une jeune fille que j’ai rencontrée suffit à montrer que le système n’est absolument pas égalitaire et qu’au contraire il contribue à renforcer les inégalités.
Cette jeune fille, d’un milieu très modeste et donc boursière, souhaite depuis plusieurs années suivre des études en STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives). Elle a fait ses trois premiers vœux en ce sens en choisissant les facultés les plus proches de son domicile pour réduire au maximum le coût pour ses parents. Mais, comme il lui a fallu faire un choix « non sélectif » (le logiciel APB insiste sur ce point) son quatrième vœu fut celui de la faculté de langues, mention « allemand ». Résultat, ses trois premiers vœux n’ont pas été retenus et elle se retrouvera à étudier l’allemand l’année prochaine… Pour quoi faire ? Professeur d’allemand, alors que l’on sait qu’il y aura de moins en moins de postes dans le futur ? L’avenir de cette jeune fille est purement et simplement sacrifié sur l’autel d’une pseudo-égalité.
Les parents les plus riches pourront toujours inscrire leurs enfants en école privée… La vraie égalité ne serait-elle pas que les facultés recrutent sur dossier ? Au moins, cette jeune fille aurait eu vraiment toutes ses chances d’être retenue (dans le cas contraire, elle aurait compris et admis qu’elle n’avait pas assez travaillé). Et l’ascenseur social aurait fonctionné !!! Sans compter que cela permettrait de revaloriser l’Université.
N’est-ce pas aussi totalement décourager les enfants ? A quoi cela sert-il d’être le premier de sa classe si l’on ne peut être certain de faire ce que l’on veut par la suite. Certes, il reste toutes les prépas qui recrutent sur dossier. Mais encore faut-il avoir envie d’exercer les professions auxquelles elles aboutissent. Tout le monde n’a pas nécessairement envie de devenir ingénieur, architecte, etc.
Naturellement, on pourrait au soutien du tirage au sort faire valoir que les élèves moins bons doivent aussi avoir toutes leurs chances en faculté. Mais combien vont abandonner en cours de route ? Ne faudrait-il pas revaloriser « réellement » toutes les filières plus techniques avec de réelles possibilités de passerelles ?
Vraiment tout le système est à repenser ! Il y a urgence… L’éducation, la formation des jeunes, ce n’est pas seulement leur avenir, c’est aussi le nôtre !!!! Il conviendrait de ne pas l’oublier…
Commentaires récents