Adoption internationale : le point
Une récente étude revient sur la situation de l’adoption internationale.
Sur près de 200 États reconnus par l’Organisation des Nations unies, 170 autorisent l’adoption aussi bien internationale que nationale : 100 États autorisent l’adoption aux célibataires, 15 ne l’autorisent qu’aux couples mariés et 81 États ne la permettent qu’au-delà d’un âge minimal, tandis que 15 ne la permettent qu’en deçà d’un âge maximal.
30 États interdisent l’adoption (remplacée par la kafala), dont une vingtaine de pays de droit islamique, soit la plupart des pays à majorité musulmane du monde (sauf l’Indonésie, la Turquie et la Tunisie). Une dizaine d’autres pays autorisent l’adoption nationale mais interdisent spécifiquement l’adoption internationale ou y posent des conditions extrêmement restrictives (Nigeria, Namibie, Tanzanie, Bangladesh, etc.).
Depuis 2004, les adoptions à l’international ne cessent de diminuer.
En 2003, 70 % des adoptés internationaux étaient originaires de l’un des dix pays qui émettent le plus grand nombre d’adoptés internationaux, notamment la Chine, la Russie, le Guatemala, l’Ukraine et la Corée du Sud. Et 90 % des adoptés internationaux étaient accueillis dans l’un des dix pays qui reçoivent le plus grand nombre d’adoptés internationaux, notamment les États-Unis, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. À l’inverse, le Portugal, le Royaume-Uni et le Japon adoptaient très peu à l’international (à eux trois, ces pays moins de 2 % des adoptés internationaux).
Dans les pays qui adoptent le plus de mineurs à l’international, le nombre annuel de mineurs adoptés à l’international a chuté de près des deux tiers depuis 2004 : il est passé de 42 194 à 15 188 entre 2004 et 2013 dans les dix pays qui adoptent le plus, soit une chute de 64 % (67 % en France). Si les deux principaux pays d’origine sont restés la Chine et la Russie, leurs nombres de mineurs adoptés à l’international ont baissé des trois quarts.
Outre des raisons politiques et juridiques, des raisons structurelles, démographiques ou économiques dont on doit se féliciter expliquent cette pénurie d’enfants adoptables :
. baisse de la mortalité et hausse du niveau de vie des pays traditionnellement d’origine ;
. diffusion de la contraception, IVG et atténuation du stigmate associé aux naissances « illégitimes » ;
. développement des politiques sociales et familiales d’aide aux mineurs orphelins ou abandonnés.
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